Un fils de Louis, dont les parents n’étaient pas très riches, est né en 1962 à Lessines. Sa carrière professionnelle très variée – de l’armée à la poste en passant par le chimique, Delhaize, Electrabel et les boîtes de nuit, avouez qu’il y a de l’amplitude – a mis un certain temps à décoller si l’on se réfère à l’altimétrie sociale communément admise. Toutefois, grâce à de nombreuses expériences humaines nourrissantes, elle n’en fut pas moins riche. Un peu plus tard, à 47 ans tout de même, le romancier put dire à sa maman, ravie, qu’il avait enfin obtenu son diplôme. « Ingénieur du son, ce n’est pas rien, mon fils ! » s’est-elle écriée en ouvrant la bouteille de Champe.

Au terme donc de ses études, d’autant plus inespérées qu’elles furent tardives, un fils de Louis a croisé des auteurs, des comédiens, des metteurs en scène, des chorégraphes, tous ces gens qui exprimaient différemment, poétiquement, joliment des points de vue toujours en rapport avec l’obsession insoupçonnée du primo-diplômé : l’humain, cet être mystérieux avec ses « vérités, forgées année après année par les légions de conneries qui sortent de la bouche, bienveillante ou pas, de ses parents, de ses professeurs, de ses sergents, de ses chefs d’équipe, de ses ministres, qui les tiennent eux-mêmes de la bouche de leurs parents, de leurs professeurs, de leurs sergents, de leurs chefs d’équipe, de leurs ministres, et qui n’ont pas fini de l’intoxiquer et de lui faire faire de travers ce qu’il aurait fait à l’endroit s’ils avaient fermé leur gueule ». Il était 2015, l’heure de naître pour sa passion d’écrivain. Un fils de Louis a depuis écrit un grand nombre de textes, diffusés dans un cadre restreint, jusqu’à ce qu’il ait l’idée de les relier, car la plupart formaient un tout. C’est ainsi qu’est né « Ambre gris », une autofiction qui raconte trois histoires d’amour dans un sac de nœuds.


Bibliographie: